Sokone
Plan Communal De Gestion Des Déchets Solides

INTRODUCTION :

Le présent plan de gestion des déchets solides est un document d’aide à la décision élaboré à travers un processus séquentiel et qui énonce les orientations stratégiques de gestion des déchets à l’échelle de la commune de Sokone.

L’urbanisation rapide et sauvage en Afrique a eu des conséquences néfastes sur l’environnement dont le problème de la gestion des déchets. Elle s’accompagne d’une augmentation de la population qui entraîne augmentation de la production de déchets et une accumulation rapide des ordures. En effet, il ressort des chiffres de l’AND que la population du Sénégal est passée de 13 508 715 habitants à 18 032 473 habitants. Cette croissance démographique entraine une augmentation des déchets surtout avec les changements des modes de production et de consommation. Cette augmentation de la production de déchets est sources de nombreux problèmes. Les besoins en assainissement sont rarement couverts de manière satisfaisante. Et partout, l’urbanisation se poursuit, débordant les capacités des autorités urbaines à la gérer et à la maîtriser. En effet, les moyens limités des municipalités ne permettent pas de procéder à des investissements qui seraient proportionnels aux besoins des populations en matière de salubrité. Alors que la gestion des déchets est une compétence transférée, les municipalités rencontrent d’énormes difficultés pour assurer correctement ce service faute de moyens. Pourtant, avec la croissance urbaine rapide, l’organisation et le financement de la gestion des déchets sont des équations de plus en plus difficiles à résoudre pour les municipalités. Bien souvent, ce système défaillant est remplacé par un système de pré-collecte privé et de charretiers informels qui maintiennent un climat général d’insalubrité dans la ville avec la prolifération des dépôts d’ordures sur la voie publique alimentés par cette filière.  Ainsi, les entrées et sorties de beaucoup de villes se caractérisent par le spectacle repoussant de tas d’immondices et de sacs plastiques. A certains endroits, les rues sont des mini-décharges. Il est fréquent d’y voir des récupérateurs qui sans aucune protection fouillent les ordures à la recherche d’objets à revendre pour une valorisation future. Par ailleurs, il n’est pas rare de voir des animaux divaguer autour des dépôts avec le risque d’attraper des maladies pour les transmettre à l’homme.

Le conditionnement des ordures au niveau des ménages pose aussi problème. En effet, seul 14% des poubelles au Sénégal sont réglementaires. Des initiatives ont été entreprises pour doter les ménages de poubelles normalisés. Cependant certains, qui en ont reçu les utilisent comme moyen de conservation des aliments. La plupart des ménages préfèrent utiliser des récipients de fortune pour y mettre leur déchet avant de les acheminer dans le véhicule de collecte.

Il s’y ajoute qu’un mauvais système de gestion des déchets a aussi des conséquences néfastes sur le système de drainage des eaux pluviales, et est susceptible de contaminer la nappe phréatique, de favoriser la pollution de l’air et les nuisances olfactives.

Par ailleurs, le maque d’infrastructures de gestion des déchets à proximité des quartiers est un problème car une fois que les populations ont raté l’arrivée du camion de collecte, il n’existe plus de moyen conventionnel pour se débarrasser des déchets. Certains optent pour la mise en tas de leurs ordures dans un coin du quartier sur la voie publique, tandis que d’autres font appel au dispositif non conventionnel de charretiers pour prendre leurs ordures qu’ils vont ensuite déverser, alimentant ainsi les dépôts sauvages. Dans les zones rurales il est d’usage d’incinérer ou d’enterrer les déchets faute de mode d’évacuation des ordures organisés. Dans les zones urbaines, il est à noter un encombrement permanent des rues avec la présence de gravats, d’épaves de voitures, de débordement des marchés, des commerçants et des ateliers à même le trottoir. Cette situation crée une production de déchets importante et la difficulté des services de nettoiement d’éradiquer les ordures du fait de l’encombrement permanente de la voie publique. L’insalubrité est aussi présente au niveau des sites de forte production de déchets comme les marchés, les gares, les abattoirs. Bien souvent, les déchets cohabitent avec la nourriture qui est vendue sur place. Il n’est pas rare de voir des mouches se poser sur la nourriture alors que les déchets se trouvent à proximité des aliments. Les pratiques insalubres foisonnent aussi avec l’incivisme des populations qui jettent sur la voie publique des sachets d’eau, des peaux de banane, des épluchures d’orange ou des coques d’arachide vide. Cette insalubrité est aggravée par le manque de bacs à ordures ou de poubelles dans les rues. De plus, la plupart des grandes villes ne disposent pas de décharges aux normes. Ces décharges sauvages présentent des risques de contamination des eaux souterraines et de surface. Les déchets présents dans les décharges sont variés et divers. En contact avec les eaux pluvieuses et la hausse des températures, des processus chimiques et biologiques s’y développent générant ainsi le lixiviat et des émanations de gaz nocifs.

La ville de Sokone, qui n’échappe pas aux effets néfastes de l’urbanisation, présente un contexte propice à l’analyse du dispositif de gestion des déchets. En effet, même si des efforts considérables en matière de gestion des déchets solides ont été consentis par la mairie, il n’en demeure pas moins que des problèmes persistent au niveau de la bande littorale et au niveau de la décharge sauvage.  En effet, les dépôts d’ordures localisés sur le littoral et la situation actuelle de la décharge peut constituer un risque sur la santé des populations et détériore le cadre de vie.

Face aux difficultés que rencontrent les municipalités, l’État du Sénégal, avec le soutien de la Banque mondiale, de l’Agence Espagnol pour la Coopération Internationale au Développement (AECID), de l’Agence française de développement (AFD), de la Banque européenne d’investissement (BEI), a initié la deuxième phase du Programme Nationale de Gestion des Déchets (PNGD), à travers le Projet de Promotion de la Gestion intégrée et de l’Économie des Déchets Solides au Sénégal (PROMOGED) avec un vaste projet de mise en place d’infrastructures dans les communes.

Le Plan communal de Gestion des Déchets est une déclinaison locale de la stratégie nationale de gestion des déchets s’adaptant au contexte spécifique du territoire et permettant d’anticiper sur son évolution. Il permettra de consolider l’ensemble des actions à mener sur la chaîne de valeur de la gestion des déchets, tant par les pouvoirs publics que par les acteurs non étatiques de même que le secteur privé, en vue d’assurer la réalisation d’un meilleur état de salubrité.

Au-delà des actions, ce document de par sa vocation d’être un outil opérationnel de pilotage et d’exécution, définit les schémas d’organisation sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la gestion des déchets. Aussi, il détermine les besoins en ressources (infrastructures, matériels, logistiques, financières, humaines) et évalue les investissements correspondants.

La gestion des déchets solides fait partie des 9 domaines de compétences transférées aux collectivités territoriales du Sénégal. Cependant force est de constater que les municipalités au Sénégal ont beaucoup de difficultés à assurer de manière efficace la prestation de services essentiels. Les principales difficultés sont dues à l’absence d’une planification et d’une stratégie continue entre autres, à l’obsolescence des texte juridiques, à l’instabilité institutionnelle qui crée un éternel recommencement dans la gestion des déchets. Face à ces nombreuses difficultés, l’Etat du Sénégal a tenté plusieurs approches. En effet, dans le but de renforcer les capacités des collectivités, l’Etat a mis en place, depuis 2013, le Programme National de Gestion des Déchets dont la mise en œuvre a été confié à l’UCG (Unité de coordination de la gestion des déchets) devenue en 2023 la SONAGED (Société Nationale de Gestion Intégrée de Déchets). Cependant, malgré tous les efforts consentis par l’Etat, la gestion des déchets au Sénégal reste confrontée à un

déficit de planification. La planification permet de suivre la concrétisation des objectifs et la réalisation des différentes taches parallèlement à la gestion et à l’affectation des ressources. C’est donc une étape importante pour la réussite d’un projet. Le manque de planification se voit dans l’absence de documents de planification en matière de gestion des déchets au niveau même des municipalités. En effet, même si certaines municipalités disposent d’une régie de balayage et d’un dispositif de collecte à travers la SONAGED, il n’en demeure pas moins qu’elles n’ont pratiquement pas de documents de planification organisant la gestion des déchets. Cette absence de planification est perceptible au niveau des départements qui n’ont pas encore reçu de compétence spécifique par rapport à la gestion des déchets solides contrairement aux communes. Néanmoins, leur rôle se précise davantage en ce qui a trait à l’élimination des déchets. Quant aux communes, même si la gestion des déchets demeure leur principale compétence environnementale, rares sont celles qui ont adopté un processus de planification pour encadrer leur intervention. Cette situation relève de plusieurs facteurs dont l’inexistence de guide pour encadrer le processus de planification. La préparation d’un plan de gestion des déchets solides municipaux comme départementaux suppose l’adoption d’une approche, des outils et des illustrations, ce qui rend nécessaire la disponibilité d’un plan adapté aux prérogatives de chaque commune.

Le présent plan de gestion des déchets solides est un document d’aide à la décision élaboré à travers un processus séquentiel et qui énonce les orientations de gestion des déchets à l’échelle de la commune de Sokone. L’objectif principal est d’élaborer un plan opérationnel et stratégique de gestion des déchets pour la commune. Il s’agit spécifiquement de :

  • Établir une analyse de la situation actuelle de la gestion des déchets dans la commune ;
  • Définir une stratégie de gestion des déchets au niveau local qui englobe l’ensemble de la chaîne de valeur ;
  • Favoriser l’engagement, l’organisation, la participation et la collaboration des acteurs locaux dans la mise en œuvre d’un système local de gestion des déchets ;
  • Identifier un processus opérationnel et participatif visant à établir un dispositif de gestion des déchets solides efficace et durable.
Chapitre I :
présentation de la commune de Sokone

Sokone a été érigée en commune en 1969 par le décret n°69-444 du 14 avril 1969. La ville est située au centre sud du département de Foundiougne, à 47 km de la ville de Kaolack et à 43 km de la frontière avec la République de Gambie. Situé dans la région de Fatick, la commune fait partie du département de Foundiougne. Sokone est caractérisée par une forte présence d’eau en surface car ceinturé par le fleuve Saloum à l’Ouest et au Nord-Est, et par le Bolong dans la partie Sud. L’espace urbain est structuré par l’axe routier Kaolack-Karang.

Situation De La Commune De Sokone
Situation de la commune de Sokone

Cadre physique et naturel :

Les sols dior, deck et bakhala sont les plus présents dans la commune de Sokone. Le dior est facile à travailler alors que le deck est plus lourd et plus dur au moment des semis. S’il est présent le sol deck n’est pas le plus répandu. Ces sols sont soumis à l’érosion éolienne et hydrique. Durant la saison sèche les champs sont pâturés par les animaux en divagation. Le couvert végétal est pauvre et l’action d’érosion du vent est donc facilitée. Lors des premières pluies des ravines se forment mais celles-ci sont peu nombreuses et de faibles tailles.

Le paysage à Sokone est ouvert. Le déboisement s’est accentué dans les années 1970 avec la promotion de l’arachide. Mais il s’est poursuivit par la présence d’une scierie qui a provoqué la coupe de nombreux arbres. Les paysans ne pouvaient pas s’opposer au déboisement puisque les arbres ne leur appartenaient pas. Cependant de nombreuses espèces subsistent encore. Parmi celles-ci il y a le Neem Azadirachta indica, le Dimb Cordyla pinnata, le Taba, le Cassia sp, le Néré Parkia boglobosa, le Ficus sp, le baobab Adansonia digitata. Le kad Acacia albi da est faiblement présent dans le secteur. Ces arbres permettent de donner un peu de matière organique, du bois de feu, des fourrages pour les animaux. Les arbres sont également des éléments irremplaçables pour la conservation et 1 ‘amélioration des sols.

Sur l’année, la température moyenne à Sokone est de 28.6°C et les précipitations sont en moyenne de 678.5mm. Le climat est de type soudano~sahélien. La région est comprise dans les isohyètes 500 à 700 mm. Les précipitations moyennes annuelles depuis 1965 sont de 671 mm.

Le paysage est ouvert. Le déboisement s’est accentué dans les années 1970 avec la promotion de l’arachide. Mais il s’est poursuivit par la présence d’une scierie qui a provoqué la coupe de nombreux arbres. Les paysans ne pouvaient pas s’opposer au déboisement puisque les arbres ne leur appartenaient pas. Cependant de nombreuses espèces subsistent encore.

Situation physique et démographique :

La population totale en 2023 est estimée à 20 654 habitants répartir dans 10 quartiers. Le nombre de personne en moyenne par ménage est de 9.

La voirie :

La ville de Sokone est traversée par une nationale RN 5 qui va jusqu’en Casamance en traversant la Gambie. En plus de cette route principale, il y a trois routes secondaires à l’intérieure de la ville. Cependant une autre rue secondaire est en train d’être mise en œuvre avec le programme PROMOVILLE. Et celle-ci sera prise en compte pour la mise en œuvre des infrastructures du PROMOGED.

Organisation De La Voirie Dans La Commune De Sokone
Organisation de la voirie dans la commune de Sokone

La situation institutionnelle fait référence aux différents intervenants dans la commune notamment les autorités sur place et structures intervenant dans la gestion des déchets.

Situation Institutionnelle
Situation institutionnelle

La gestion des déchets solide à Sokone est particulièrement effectué par le partenaire belge Zemst. Ce programme a pour thème déchet et économie locale et pour une durée de cinq ans. Toutes les   activités organisées dans la gestion des déchets sont financées et couvertes par Zemst de même que les formations et ateliers. Néanmoins, la commune alloue une partie de son budget à la gestion des déchets ménagères solides.

Situation Financière
Situation financière

Les dépenses réalisées dans le cadre de la gestion des déchets et les montants collectés pour la taxe d’enlèvement des ordures ménagères sont résumés dans le tableau suivants.

Dépenses Et Montants Teom
Dépenses et montants TEOM

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